Les Visites

Depuis la fin des années 90, Fabrice Guérin explore un champ d’écriture et d’interprétation sous la forme de visites guidées. « La Contre-Visite Guidée », première expérience dans ce domaine, est une tentative de s’affranchir du monde des subventions et des programmations théâtrales en créant sans argent et en jouant quand il veut (tous les dimanches), depuis où il veut (en bas de chez lui).

La simplicité de principe de ce projet d’écriture et d’interprétation pour les espaces non théâtraux, lui permet ensuite d’en faire des variations nombreuses dans les villes, les espaces naturels, les musées, les châteaux… Parmi ces variations les « Curieuses Visites Curieuses », défi de créer, en collaboration avec des scientifiques, des visites mêlant sciences et imaginaire.

Enfin, le projet sur lequel il travaille actuellement : « l’Art de la Visite ». Comment renouveler ce simplissime principe : jouer un personnage devant un public dans un espace ? Réponse (provisoire) : jouer deux personnages devant un public dans un espace.

La Contre Visite Guidée
Un guide, un public, un espace : La Contre Visite Guidée. Écriture et interprétation de personnage explorant l'histoire imaginaire des lieux traversés.
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Les CURIEUSES VISITES CURIEUSES
Gratuites et ouvertes au tout public, les Curieuses Visites Curieuses associent sciences, patrimoine et imaginaire.
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L'Art de la Visite
Le nouveau projet : Pour enrichir le principe de ces visites : deux guides... Joués par un seul comédien.
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Au début : La Contre-Visite Guidée.

La Contre-Visite Guidée est un spectacle que j’ai créé la saison 1998-1999. Il s’agissait d’écrire et d’interpréter la partition d’un vrai faux guide touristique. Au delà du guide, improbable, et des histoires, inventées, tout le reste prenait la forme d’une véritable visite guidée : rendez-vous est donné à un groupe de spectateurs à un endroit donné de la ville, à partir duquel on déambule dans les rues, et, à intervalle régulier, on s’arrête pour une histoire, une explication, l’évocation d’un personnage ou un événement.
Le champ de l’exploration : l’imaginaire d’une ville.

Vinrent de nombreuses variations

La simplicité de principe de la Contre-Visite Guidée, projet d’écriture et d’interprétation pour les espaces non théâtraux, m’a permis d’en faire des variations nombreuses dans des cadres plus ou moins formels. Dans les villes, dans les musées, les châteaux… Dernière variation en date : les Curieuses Visites Curieuses. Ces visites ont pour thème l’Univers Scientifique et la Recherche en Occitanie : elles sont guidées par un(e) scientifique de la spécialité du lieu visité, un(e) guide du Patrimoine et un(e) comédien(ne). Donc trois voix : une scientifique, une historique et patrimoniale et une troisième pour tout le reste : l’imaginaire, l’humour, le décalage, la poésie…

L’Art de la Visite

Comment faire lorsque, préparant une Contre-Visite Guidée, les organisateurs de l’événement vous demandent s’il ne serait pas possible de donner, au cours de la visite, quelques vraies informations ? Votre premier mouvement est de dire que le principe même de la Contre-Visite Guidée, c’est l’invention, le décalage… Ils n’insistent pas.

Mais l’idée fait son chemin : est-ce qu’on pourrait, sans détruire tout l’intérêt du principe de la Contre-Visite, mêler le vrai et le faux ?

Je fais quelques tentatives d’écriture, mais je me heurte à une difficulté. Pour moi, si on excepte quelques merveilleuses anecdotes, la vérité, dans l’histoire des villes, est statique, figée, informationnelle. L’imaginaire, lui, est mouvant, se ré-inventant sans cesse, surprenant.

J’y réfléchis encore et trouve un chemin : Jean-Paul. D’abord, Jean-Paul est un personnage et le voir tenter de raconter les villes est un spectacle en lui-même. Adepte des préceptes de Charles Xavier Lacourterie, réunis dans l’ouvrage “L’Art de la Visite”, Jean-Paul fait de son mieux, et même au delà, pour nous présenter une visite sérieuse, de qualité.

Mais il est traversé par un autre lui-même (Jean-Paul 2 ?), dont la sensibilité est toute autre : délirant, imaginatif, imperméable au sérieux qu’imposerait la Réalité, ce double ré-invente un espace où tout s’explique à coup de ruisseaux qui parlent, de statues qui s’émeuvent et de cochons qui font du ski.

Ainsi, avec cette visite nous avançons dans deux dimensions : l’espace des rues que nous traversons et l’espace Jean-Paul, nous enfonçant, en passant de l’un à l’autre et de l’autre à l’un, dans le monde surprenant de sa schizophrénie de théâtre.

Le projet “L’Art de la Visite” était né.