Cheyenne Davy
“L’imaginaire, c’est quand on s’en tient aux fées.”
Cheyenne Davy
Cheyenne Davy, d’abord, c’est un personnage. C’est aussi une certaine manière de voir la vie qu’il dessine au fil de ses « contes philosophiques » qu’il accompagne parfois à la guitare. Cheyenne Davy, c’est surtout des histoires : des bois maudits où on se perd, des lieux perdus où on se retrouve, des vivants qui roulent en corbillard, des fantômes à vélo : la logique de Cheyenne est sinueuse et le sentier sur lequel elle mène, bosselé. On s’y perd au profit de l’absurde, de la surprise, de l’humour… Ainsi, le monde qu’on croit connaitre se déplie dans une autre dimension : la dimension Cheyenne Davy.
“Je retiens pas les leçons qu’on me donne”
Cheyenne Davy
Inventer un personnage, au début, c’est presque technique.
On lui trouve une façon de parler, de se tenir, des tics, un look…
Puis on lui écrit un ou deux textes un peu drôles, un peu étonnants.
On met le tout ensemble et ça prend tournure, ça prend vie.
On vise toujours le drôle, l’étonnant, et textes s’écrivent.
Mais plus le projet avance, plus c’est troublant.
Parce que ces histoires, ces chansons par lesquelles il se raconte,
ça n’est pas dans son vécu qu’il va les chercher (il n’en a pas).
C’est dans le vôtre.
Et on finit par se demander si ce qu’il chante et raconte, c’est vraiment sa vie
ou si c’est la vôtre, qu’il ré-invente à sa manière.
Fabrice Guérin, auteur et interprète
“Un équilibriste sur son fil
Manque de tomber
Il se rattrape, mais c’est pas passé loin
Redescendu, il raconte comment
Une fraction de seconde
Avec une intensité folle
II s’est vu mourir
Voilà.
Parce que nous, c’était quand la dernière fois
Qu’une fraction de seconde
Avec une intensité folle
On s’est vus vivre ?”
Cheyenne Davy
“… Arrêter de vivre comme on cherche à acheter une voiture,
En allant de concession en concession…”
Cheyenne Davy
Cheyenne
J’adore sa dégaine
Il voudrait faire peur aux enfants
Il s’y prendrait pas autrement
Bilou Bilou
“C’qu’est pas possible
C’est comme la part du monde qui s’rait pas comestible
Très tôt on dit aux enfants de pas s’en approcher
C’qu’est pas possible
C’est jamais vrai
C’est parfois la vérité”
Cheyenne Davy
“Lever le poing droit
Dans les combats
J’ai eu beau m’en faire des tendinites
Le monde, il a pas donné suite…”
Cheyenne Davy
Cheyenne Davy, c’est un autoportrait
Pas un autoportrait en vieil indien
Un autoportrait en vieil indigne :
Tout en appel d’être, en avide de ressentir, en élan de vivre et de traverser.
Fabrice Guérin, auteur et interprète
Un type trouve une lampe merveilleuse
Il la frotte et il en sort un génie
Qui lui dit
Formule un voeu et je l’exaucerai
Et là, le type demande :
C’est pas trois voeux, normalement ?
C’est ça, un conte traditionnel d’indien de parc d’attraction :
Tu fais rien de mal
Mais même face aux plus hautes juridictions,
Tu s’rais pas contre un petit geste commercial.
Cheyenne Davy
Moi, ça m’a fait penser à Sam Shepard.
Une spectatrice
“Le type finit par dire au génie
Je sais ce que je veux :
N’importe quoi pourvu que ça rapporte,
C’est ça mon vœu.”
Et on raconte qu’y serait r’parti avec un chien.
Cheyenne Davy
Cheyenne Davy, une idée de spectacle devenue quelqu’un.
Fabrice Guérin ?
C’est pas pour critiquer
Chacun fait pour le mieux avec ce dont le destin
L’a doté
Mais tu vois le dicton populaire
“Faites ce que je dis
Faites pas ce que je fais”
Fabrice Guérin, c’est le contraire
Tout ce que je dis,
Le gars,
C’est tout ce qu’il fait pas.
Cheyenne Davy